La Bergerie bio du Gros Cron à Lahage (BE)

Cette exploitation certifiée bio est située en Gaume, une région herbagère du sud de la Belgique.

Patrice et Anne Rampanelli-Winance ont repris une bergerie qui comptait +- 350 brebis.  Dès le départ, ils ont voulu produire leur viande en bio, entretenir des espaces naturels, préserver les sols et inscrire leur exploitation dans l’agriculture familiale, nourricière, protectrice de l’environnement et des traditions.

Rapidement, ils ont mené différentes expérimentations pour pouvoir produire mieux et vendre mieux : valorisation des fourrages, choix des races les plus adaptées à leur projet, commercialisation des bas-morceaux en plats cuisinés, vente de colis en vente directe, etc.

Aujourd’hui, la troupe compte d’une part un troupeau ‘’viandeux’’ de 200 mères de races Texel et Suffolk. Et tous les agneaux sont vendus directement aux consommateurs, découpés et en colis.

Et d’autre part un petit troupeau de race Wensleydaele, le plus important et le seul tenu par un éleveur professionnel en Belgique.

Et la laine, me direz-vous ?

La laine de Texel et de Suffolk de l’exploitation est très gonflante, un peu sèche, résiliente, entre 25 et 30 microns et surtout… très propre.

Dès 2010, l’éleveur a cherché à comprendre où va la laine, qu’il vendait à bas prix à un négociant, via une petite coopérative d’éleveurs de la région.

« Il parait qu’elle part en Chine », disait-on.

Mais les informations étaient difficiles à obtenir, les négociants pas hyper transparents, et le prix si bas qu’il était très loin de couvrir le prix de la tonte.

Petit à petit, là aussi, les expérimentations ont débuté, pour mettre la laine dans la cohérence du reste de l’exploitation :

  • Recherche d’informations sur ce que la laine devient, et sur ses qualités et caractéristiques,
  • Participation à la création d’un réseau, puis d’une association et d’un label, pour créer des possibilités de valorisation locale des laines locales,
  • Demande, à l’abattoir, de saler les peaux pour pouvoir les faire tanner et en faire des peaux lainées,
  • Formation au tri de la laine et mise en place de procédures de tonte et d’élevage qui respectent et favorisent la qualité et la propreté de la laine,
  • Intégration de la laine dans les critères de sélection,
  • Valorisation de la laine via 2 entreprises et 2 types de rémunération. La première, au départ, proposait un bonus pour la partie de laine achetée qui serait vendue sous forme de couettes. Elle continue aujourd’hui à acheter la laine, certifiée bio, à un prix plus classique. Et la deuxième, c’est La Laine des coccinelles 😉. J’achète la laine à entre 4,5 et 6€ du kilo en suint. Cette manière de faire permet de proposer au consommateur toute une série de produits en laine qui tentent d’être équitables pour tous, y compris pour l’éleveur. La part du prix de la laine en suint dans un produit fini est de toute façon assez faible, ce prix peut donc être relevé… si on le décide.
  • Création d’un petit troupeau d’une vingtaine de brebis ‘’Wensleydale’’. Une race attachante d’origine anglaise spécifiquement élevée pour ses longues boucles, lustrées et douces. (Les fibres sont vendues en direct, à des artisanes feutrières, fileuses ou artistes.

L’ensemble du travail des éleveurs de la Bergerie du Gros Cron, malgré toutes les difficultés liées à l’élevage, à la politique agricole européenne, à la réalité du territoire (…) est donc très cohérent. Et cela aussi grâce à la cohérence recherchée du côté de la laine.

Leur travail est exemplaire dans la mesure où, par différents projets, réseaux, formations, réflexions, mises en pratique, ils sont capables de trouver des solutions pour valoriser leurs laines là où la mondialisation leur proposait uniquement une exportation vers la Chine.

Vous trouverez des informations sur la bergerie ici :

https://www.labergeriedugroscron.com/   et ici : https://www.facebook.com/labergeriedugroscron

Crédit photo : les Captures de Lycène

Découvrez les produits réalisés avec la laine de cette bergerie

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