J'ai un parcours professionnel varié et engagé, principalement dans le secteur associatif et l’Économie sociale.
J'ai aussi, comme beaucoup, affûté et intensifié mes prises de conscience écologiques et sociales, au fur et à mesure des années. J'ai compris à quel point solidarité et protection de l'environnement/du climat sont intimement liées.
J’ai donc aussi accru mon implication pour un monde plus humain et plus durable. Par exemple en participant à la création d’un SEL (service d’échange local, entre habitants d’une même région), d’une monnaie locale (L’épi lorrain), d’une épicerie coopérative (Cœur de Village), de deux associations de valorisation des laines locales (Filière laines et European wool association), en parallèle à mes activités professionnelles.
Et, après avoir travaillé des décennies à soutenir les projets des autres, j’ai eu envie de créer ma propre activité. Une activité qui me permette de travailler avec mes mains, avec ma tête et avec mon cœur.
C’est comme ça qu’est né ‘’Coccinelles et compagnie’’ en 2021, après pas mal de cogitations. De manière professionnelle, en tous cas. Car la marque La Laine des coccinelles, elle, existait déjà depuis 2013 en parallèle à mon activité salariée.
(Crédit photo Françoise Tournemenne)
Aujourd'hui, j'ai 4 activités différentes, qui remplissent sacrément et joyeusement mes journées !
1) La Laine des coccinelles, une marque de produits en laines belge et française et circuit court. Je réalise la conception des produits, la recherche de fournisseurs les plus proches et éthiques possibles, tout le suivi de production (qui n'est pas triste, parfois !), la teinture ou la couture de certains produits, la communication, la commercialisation, etc.
2) Le magasin Coccinelles et compagnie. D'une part au niveau physique à B-6730 Lahage, et d'autre part au niveau digital. Là, il faut trouver les fournisseurs qui correspondent à mes exigences très strictes de traçabilité, choisir les produits, les mettre en valeur, accueillir les clients, nettoyer le magasin, etc. Et puis prendre les objets en photos, rédiger les articles, télécharger les contenus, diffuser le site internet.
3) Les ateliers que je donne chez Coccinelles et compagnie. Et comme je m'intéresse à beaucoup de choses, la liste est variée ;-). Depuis tout ce qui tourne autour du textile, en passant par des méditations créatives, jusqu'aux ateliers d'écriture ou d'initiation aux cyanotypes !
4) Du conseil, ou de la consultance, comme on dit, pour accompagner des projets de valorisation de la laine de mouton ou des associations qui ont besoin d'un coup de pouce. Vous trouverez plus d'informations sur cette part de mon travail ici : https://ygaelle.com/
(Crédit photo Béatrice Bodson)
Une toute dernière chose ;-).
Parfois, je prends la plume sous le nom de Léonore Cerisier. Je ne sais pas ce que ces petits textes vont devenir, mais j'aime les semer, et qu'ils fassent du bien ou interpellent ceux qui les lisent.
Vous les retrouverez ici : https://www.facebook.com/LeonoreCerisier
Ygaëlle Dupriez
(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)
Coccinelles et compagnie
J’aime la laine, j’aime sa douceur, son gonflant, sa chaleur, son élasticité, ses couleurs, ses textures, ses propriétés, son odeur… J’aime les moutons, aussi, et mon village, et ma région. Et en plus, j’aime que les choses que je mange, que j’utilise et que je porte soient fabriquées pas trop loin, dans le respect des femmes et des hommes, des animaux, de la terre, et tutti quanti. Du coup, comme presque toute la laine des moutons autour de nous partait en Chine et que nos vêtements et textiles en laine venaient de trèèès loin, je me suis lancée dans l’aventure un peu folle de faire (faire) des produits en laine locale.
Pour les fils et les produits à partir de fil, j’achète la laine dans trois élevages que je connais bien, pour faire un mélange que j’aime : 50% laine de Texel ou Suffolk bien gonflante de la Bergerie du Gros Cron à Lahage (B) et 50% d’agneau Est à laine mérinos toute douce du Gaec Mariembourg à Guébling (57) et du lycée agricole de Pixérecourt (54) en France. La laine est achetée au moins 3 à 4 fois le prix du marché, pour tenter une filière plus équitable avec les éleveurs. Tous mes fils sont réalisés avec ce beau mélange naturel. La laine est lavée chez Traitex à Verviers (B), à l’eau chaude et au détergent doux. Les fils sont filés dans une petite filature familiale française, la filature Terrade en Creuse, sauf pour le tissu, dont le fil a été filé chez Garrot dans le Tarn.
J’ai 6 épaisseurs de fils, pour tricoter avec des aiguilles 3 à 10. Même le fil 2 brins, le plus fin, peut être tissé en chaîne. Les chaussettes (10 pointures) sont tricotées par Les Poils d’Assenay près de Troyes. Les bonnets, gants et mitaines (3 tailles) sont tricotés par Tricotricot dans la Loire. Les petits sacs carrés et les besaces sont tricotés chez Ceetex à Tournai.
Je réalise ensuite les teintures dans de grandes casseroles, avec des colorants qui ont label bio américain, fixés simplement au vinaigre. L’eau rejetée est tout à fait claire car la laine “épuise” le bain et les colorants présents dans l’eau. Tous les bains sont donc uniques et non reproductibles. Sauf quelques teintes réalisées à la filature.
Le tissu est fabriqué au Passe-trame, puis teint et foulonné chez Plo, tous deux dans le Tarn. Il y a de l’écru et de l’anthracite en finition ”gratté”, et de l’écru, potimarron, prune et canard en finition ”rasé”. Les teintes ont le label Oekotex 100.
Avec la créatrice de vêtements Marie Cabanac, je propose des ”Cache-cache” : vêtement 5 en 1 : jupe portefeuille, cache-cœur, ”capucharpe”, large ceinture et chauffe-épaules.
Il m’arrive d’avoir de petites séries de nappes cardées colorées à filer ou feutrer. La laine est alors lavée à la main ou chez Traitex, puis cardée au musée du Parc naturel d’Esch sur Sûre à 40 minutes de chez moi (GDL).
Pour les produits en feutre (sacs isothermes, carpettes de bain, maniques), la laine provient actuellement d’un élevage à Nassogne, en province de Luxembourg. Elle a ensuite été lavée chez Traitex puis feutrée en Allemagne. La découpe et la couture sont faites par moi ou par Etoffe Meuse (55). Un atelier d’insertion, en France, à 35 km de chez moi :-). Les broderies sur les carpettes de bain et les maniques sont réalisées par l’entreprise Marquet à Arlon.
Si ça c’est pas de la traçabilité 🙂 ! Il m’importe vraiment de vous proposer des produits et objets traçables, équitables, durables, beaux ;-).
Je choisis toujours les entreprises les plus proches possibles… et ce n’est pas facile de les dénicher, tant le secteur textile est sinistré ou délocalisé en Asie. Tout cela demande un sacré boulot de test, dessin, échantillonnage, prototypage, calcul des prix, recherches de fournisseurs, création, mais c’est ce qui est gai.
J’espère tous les jours donner autant de plaisir que j’en prends 🙂
Ygaëlle Dupriez
